Le jeu libre

 

« Le jeu c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie. » 

P. Kergomard
jeu libre

Qu’est- ce que le jeu libre?

Jouer pour l’enfant est instinctif, c’est un véritable besoin. On parle de jeu libre lorsque le jeu est initié par l’enfant. Ainsi, il va décider de ce qu’il fait avec le matériel qu’il a choisi , où et comment  il joue, combien de temps et avec qui.

Ceci permet à l’enfant de développer ses compétences globales selon trois grands principes:

  • La liberté : n’étant pas soumis aux règles de l’adulte dans le cadre d’une activité dirigée, l’enfant mène l’activité à sa guise. Ainsi, il est maître de son jeu et fait preuve d’auto-régulation ( je commence, j’arrête, je reprends, je change..).
  • La gratuité : il n’y a pas d’attentes de résultats de la part des autres personnes dans le jeu libre. Les moyens sont plus importants que les fins.
  • Le plaisir: Notion fondamentale, source indissociable des apprentissages, favorisé par la liberté et le contrôle de l’activité. Le jeu fait expérimenter la joie à l’enfant (le défi, la réussite, la création, la nouveauté…)

Indispensable à sa construction et à son intégration à la société, le jeu va permettre à l’enfant de mieux comprendre son environnement en l’explorant et ainsi de s’y adapter. Dans ce cadre, l’enfant ne fait pas de différence entre jouer et apprendre.

Comment favoriser le jeu libre ?

Depuis plusieurs années maintenant, les adultes ont tendance à animer, diriger, structurer les activités des enfants. Que ce soit à la maison, à l’école, en activités extra-scolaires, le planning et le timing est omniprésent.

Alors, revenons à la simplicité, la spontanéité, la gratuité… Vous allez voir que le jeu libre est bénéfique à l’enfant et que pour se développer, il n’a pas tant besoin que ça de nos interventions.

La première des choses est de lui donner du temps. Un enfant devrait pouvoir pratiquer le jeu libre, sans interruption, environ 45 minutes/jour.

La présence de l’adulte, au côté de l’enfant, est là pour planifier (quelle intention pédagogique), de permettre que le jeu se produise (ce qui est autorisé ou pas) et soutenir l’enfant. Ainsi en proposant un environnement riche, varié et adapté, l’enfant va pouvoir librement explorer, imaginer, créer…Vous pouvez pour cela laisser à disposition de l’enfant des objets polyvalents (des pots, des tissus, des boites, des chutes de bois, des pommes de pin…) n’invitant pas à une action en particulier. L’enfant pourra l’utiliser pour la fonction qu’il juge nécessaire ( exemple, une cuillère en bois qui devient une baguette magique…).

La disponibilité et l’observation de la séance de jeu par l’adulte sont indispensables pour permettre à l’enfant de se sentir en sécurité. En répondant à ses besoins, intervenant uniquement à ses demandes, l’enfant développe sa confiance en lui.

Les adultes doivent aussi faire confiance à l’enfant en le laissant jouer avec ce qui est bon pour lui. C’est à dire, là où il en est de son développement et non là où il devrait en être par rapport à son âge. Ainsi, l’enfant développe son autonomie.

Permettre à l’enfant de jouer avec d’autres enfants est aussi un élément important.

Quels sont les bénéfices du jeu libre ?

Avec le jeu libre l’enfant va développer:

  • ses habilités motrices fondamentales sur lesquelles vont s’appuyer la confiance qu’il va avoir en lui même. Il va ainsi augmenter ses compétences en termes de coordination des mouvements, de force musculaire, d’ajustement et d’anticipation (courir, sauter, grimper, se chamailler…). Sa persévérance va aussi être stimulée.
  • ses sens : la vue, le toucher, l’odorat, l’audition, le goût, l’équilibre.
  • la notion de limites, d’émotions, d’expression et d’empathie avec les jeu de « chamaille » qui permettront d’avoir un comportement acceptable vis à vis des pairs et plus tard dans la société.
  • la création et l’imagination sont de  grandes qualités recherchées dans le monde professionnel. Pour cela, l’ennui est important, il permet de découvrir ce qui nous plaît ou non.
  • la connaissance de son corps, de ses capacités mais aussi de ses limites (reconnaître ce qui est dangereux pour moi ou pas, de m’y exposé ou pas: très utile à l’adolescence…)
  • les habilités sociales en ayant l’habitude de jouer avec l’autre, de négocier, de s’entraider en grandissant l’enfant ira plus spontanément vers l’autre. Il aura confiance dans ses capacités d’élaboration et d’échanges.
  • sa compréhension du monde en explorant son environnement.
  • l’estime de soi car il se sent capable de faire en dehors de l’intervention de l’adulte.
  • la concentration en étant absorbé par son activité (ils en oublie de faire pipi parfois…! vous avez déjà remarqué?)
  • la gestion de ses émotions (exprime ses sentiments, son agressivité, rejoue ce qui peut lui faire peur) et l’aide à maîtriser et apprivoiser ses angoisses.

Ainsi, tous ces plaisirs et ces « challenges » permettent au cerveau de l’enfant de bénéficier lui aussi d’un environnement propice au développement.

Pour conclure,

Pour avoir eu la chance de bénéficier de cette liberté chez mes grands-parents lorsque j’étais enfant , vous écrire tout cela à fait renaître en moi une somme de souvenirs incroyables et tellement plaisants… Je devais respecter deux seules consignes: être prudente et à l’heure pour manger …! N’étant pas une grande joueuse de jeux de société, par exemple, j’ai beaucoup plus pratiqué le jeu libre pour mes enfants. J’avoue avoir aussi beaucoup râlé lorsque les classes vertes de mes enfants s’annulaient toutes les années passant pour raison de… sécurité !

Depuis une cinquantaine d’année, le jeu libre a été délaissé pour différentes raisons et l’enfant a été éloigné de son environnement optimal, de son habitat naturel, la nature. Les activités dirigées et la technologie ont pris la place de quelque chose qui a disparu. Il y a plusieurs raisons à cela et notamment « l’hyper-sécurité » (crainte irrationnelle qui arrive quelque chose à son enfant) et « l’hyper-encadrement » (toujours intervenir dans le développement de l’enfant pour ses apprentissages). Cela a eu pour effet de multiplier par 8, sur cette même période, le stress et l’anxiété chez les enfants. Alors, il est temps de faire machine arrière… Les bénéfices de cette pratique sont tellement importants et simples à mettre en œuvre qu’il serait vraiment dommage de s’en passer car il y a urgence !

Vous embarquez ?

Ressources:

Les bienfaits de la nature: ICI

CPE Joli cœur : ICI

Bruno DURAND, « Jeu libre: au cœur du développement de l’enfant »: ICI

Wildchild: ICI

Académie de la petite enfance : ICI

Pistes en PPN: ICI

 

 

 

 

 

 

 

 

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